Meuble d’appui Boulle NIII, une porte, en poirier noirci, marqueterie de laiton et écaille de tortue, dessus marbre.
Le modèle sur j’ai eu entre les mains, constitue un classique de la reproduction sous Napoléon III de la technique aboutie de marqueterie de l’ébéniste André Charles Boulle datant du milieu du XVII eme jusqu’au début du XVIII eme siècle. Cette technique qui consiste a découper simultanément deux plaques superposées de laiton et d’écaille et d’utiliser les deux parties « positif et négatif » lui permettant pour un même motif d’avoir deux panneaux différents.

La marqueterie Boulle passera de mode au milieu du XVIII eme pour finalement renaître sous Napoléon III période ou le besoin de raffinement et d’exubérance prend beaucoup d’importance.
Il faut savoir qu’à cette époque, on va s’intéresser et reproduire tout en les pastichant les styles LS XIV, LS XV et LS XVI. La technique de fabrication reste remarquable et s’inspire de celle de ses prédécesseurs.
Cependant le poirier noirci en placage va remplacer le bois d’ébène beaucoup plus rare.
De même les bronzes ne sont plus toujours exécutés à la feuille d’or.
Les formes du meuble vont naturellement s’assouplir en s’inspirant des styles précédents LS XV LS XVI et s’affranchir de la rigidité et de la lourdeur de la deuxième moitié du XVII eme siècle.

Ce meuble d’appui en est l’illustration par des formes galbées, ses découpes et son ornementation avec le médaillon central, les bronzes dorés en cariatides sur les montants encadrant la porte.
Lorsqu’il s’agit d’entreprendre une restauration sur une marqueterie Boulle le
Problème est toujours le même, à savoir que le bois travaillera toujours en opposition avec le laiton, qui lui a surtout tendance à se dilater. Donc une grosse sensibilité à l’hygrométrie.
Le médaillon central ainsi que les réserves qui l’entourent ont été restaurées car elles étaient en grande partie décollées.
Les bronzes ont été redorés, le meuble entièrement repris dans les parties noircies et après nettoyage de la marqueterie laiton et des filets, vernis au tampon traditionnel.
Ces meubles d’appui NIII sont le plus souvent démontables et assemblés par des tirefonds, ce qui rend les différents éléments plus accessibles. L’intérieur, fonds et étagères, était plaqué d’acajou.
Le résultat est plutôt flamboyant, à la hauteur de ce qui se concevait à l’époque !