Encoignure d’époque transition estampillée de Jean Baptiste Vassou. Le style transition est une période que l’on situe généralement de 1760 a 1774 mais dont on ressent les prémices dès 1750.  En effet, une commande de cette époque a l’architecte Louis Joseph Le Lorrain d’une série de meubles par un collectionneur d’avant-garde va concrétiser une évolution importante par rapport au goût de l’époque.
C’est vrai que le style LSXV arrive à son apogée et ses lignes courbes ne progressent plus que par l’apport de décors encore plus riches mais qui n’apportent rien à son évolution.

Cette encoignure représente donc le passage transitoire qui va engendrer déjà dès 1760 l’avènement du style LS XVI.
L’ébéniste Vassou, va officier jusqu’en 1799. Date à laquelle il cède son atelier à son plus jeune fils Jean-Louis. Il va obtenir sa maîtrise en 1767 et sera dans l’obligation à partir de cette date de produire une estampille qu’il gardera tout au long de sa production.
C’est donc seulement à partir de cette date que l’on peut imaginer la réalisation de ce petit meuble.
Il s’est fait remarquer par un décor de marqueterie claires à grands décors floraux, plutôt plaisants, à la différence de nombre d’ébénistes de l’époque dont les réalisations furent plus rigides.
Il faut dire que l’influence de l’antiquité Gréco Latine va faire la part belle au néoclassicisme et à un mobilier plus simple s’inspirant des anciens (découvertes d’Herculanum et de Pompeï en 1738 et 1748).

On va donc retrouver naturellement sur cette encoignure un encadrement en filet de bois de rose dit « à la grecque » contenant les motifs floraux sur fond de bois de rose en frise contrastant avec les encadrements de portes et du meuble en bois de violette. Curiosité car on peut lire par ailleurs que ni bronzes, ce qui est le cas, ni bois de violette n’étaient présents dans ses meubles !
Quoiqu’il en soit, en ce qui concerne la restauration, je me suis attaché à reprendre une grande partie de la marqueterie soulevée sur des panneaux de portes gauchis qu’il a fallu réassembler aux traverses, tâche plutôt délicate sans parler du bâti et des fonds décollés. Beaucoup de Patience et tout est rentré dans l’ordre.
Toute la partie finition du ponçage, mais à la teinte, des maquilles, suivie du remplissage à la ponce prémices d’un bon vernis au tampon ne seront qu’une partie de plaisir.