Cabinet en bois marqueté de motifs architecturaux imaginaires dits « caprices architecturaux » dont la manufacture d’Augsbourg s’était fait une spécialité dès la fin du 16eme siècle et durant le 17ème.
Ces éléments décoratifs étaient obtenus par l’utilisation judicieuse de différentes essences de bois comme le sycomore que l’on peut nuancer à volonté, le poirier, le cerisier, le noyer.
Autant de bois fruitiers donnant des effets chromatiques très intéressants sur un plan décoratif et tridimensionnel. L’effet de perspective étant prépondérant à la mise en valeur de ce décor théâtral de ruines antiques imaginaires et portant à la rêverie .
La réalisation de cette restauration m’a conduit naturellement à faire un choix qui m’apparut très vite évident, consistant à déplacer en les déplaquant des parties marquetées peu visibles pour les rapporter en façade ou sur le dessus là où elles avaient disparu. (Les refaire aurait demandé un travail considérable).
Les parties moins visibles étant ensuite réplaquées de motifs plus simples mais dans l’esprit et la tonalité de ceux existants.
Les tiroirs avec fonds en palissandre ont été réassemblés, deux étaient manquants et n’ont pas été reproduits laissant deux casiers vierges. Un bouton de tiroir manquant en os a été reproduit ainsi que la décoration circulaire en ébène sur les quatre tiroirs. Une partie du décor marqueté sur la partie interne de l’abattant (fond de serrure défoncé ) a dû être reproduit dans l’esprit du dessin.
Un ponçage fin et un gros rebouchage des manques à été nécessaire avant la partie de plaisir que fut la finition à la teinte et au ciré rempli qui enfin a pu faire apparaître le raffinement et la virtuosité des créateurs de cet objet rare.
Il va sans dire que le remontage après patine de la serrure et des différentes ferrures angulaires, ne fut pas une partie de plaisir !